Les auteurs proposent une synthèse des mesures de gestion du risque professionnel lié au radon géologique, suite à l’évolution récente de la réglementation. Des critères d’exposition visant à préciser les conditions d’éligibilité au scanner des travailleurs exposés au radon dans l’expérimentation proposée par les recommandations de 2015, sont également proposés.

Les modifications apportées par la réglementation en termes de gestion du risque et de surveillance médicale sont décrites. En s’appuyant sur le niveau de risque de cancer du poumon chez les travailleurs tabagiques exposés au radon, les auteurs proposent des critères d’exposition pour l’éligibilité au scanner de dépistage.

Tenant désormais compte des activités exercées en rez-de-chaussée, l’évaluation des risques doit aussi prendre en considération les 3 zones « à potentiel radon », introduites par la réglementation. Par transposition de la réglementation européenne, un « niveau de référence » à 300Bq/m³ a été fixé. En cas de dépassement de ce niveau confirmé par des mesurages et persistant malgré les mesures de remédiation, une évaluation dosimétrique doit être réalisée. Elle a pour objectif de déterminer si le seuil annuel de 6mSv en dose efficace est susceptible d’être dépassé. Dans l’affirmative, une « zone radon » doit être délimitée, et pour les travailleurs y accédant une évaluation dosimétrique individuelle préalable est nécessaire. Si cette dernière montre également un dépassement du seuil de 6mSv par an, une surveillance dosimétrique individuelle et une surveillance individuelle renforcée sont mises en place. Les seuils d’activité volumique proposés pour être éligible à l’expérimentation pour des durées d’exposition de 10 ans, sont respectivement de 10 000Bq/m³ pour les sujets exposés à partir de l’âge de 20 ans et de 1000Bq/m³ pour ceux exposés à partir de 40 ans. Ces seuils varient selon la durée d’exposition.

Les mesures préexistantes en matière de prévention des expositions au radon ont été renforcées par la nouvelle réglementation. La sélection des sujets éligibles à l’expérimentation nationale vis-à-vis de l’exposition au radon pourrait s’appuyer sur les critères proposés.

The authors propose a summary of the occupational risk management measures related to geological radon, considering the recent regulation's evolution. In order to clarify the conditions of eligibility for the scanner of workers exposed to radon in the experiment proposed in the 2015 good practice recommendations, exposure criteria are proposed.

Regulatory changes in terms of risk management and medical surveillance are described. Based on the lung cancer level of risk in smoker workers exposed to radon, the authors propose exposure criteria for CT scan eligibility.

Risk assessment takes now ground floor activities into account, as well as the 3 “radon potential” zones introduced by regulation. By transposing the European regulation, a “reference level” at 300Bq/m³ has been set. If this level exceeding is confirmed by measurements and persisting despite the remedial measures, a dosimetric evaluation should be carried out. This evaluation aims to determine if the annual threshold of 6mSv in effective dose is likely to be exceeded. If so, a “radon zone” must be defined, and for workers accessing it a preliminary dosimetric assessment is necessary. If the latter also shows that the threshold of 6mSv per year is exceeded, individual dosimetric monitoring and enhanced individual surveillance are implemented. The activity concentration thresholds proposed to be eligible for the experiment, for exposure durations of 10years, are respectively 10,000Bq/m³ for subjects exposed from the age of 20years and 1000Bq/m³ for those exposed from 40years old. These thresholds vary according to the duration of exposure.

Preexisting measures to prevent radon exposures have been strengthened by the new regulation. The selection of subjects eligible for the national experimentation with regard to radon exposure could be based on the proposed criteria.